L’enquête improbable d’un inspecteur nommé Milouze et de sa légiste Hiéronimus qui rouvrent le « cold case » de la mort de Jacques Lantier, le mécanicien de la locomotive à vapeur dans « La Bête humaine », le roman d’Emile Zola.
Une enquête inédite et parodique tournée en août 2018 sur l’assassinat de JFK – hommage à l’auteur du Crime de l’Orient-Express et à David Suchet, interprète emblématique du détective belge à la télévision.
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ROMAN SATIRIQUE DE SCIENCE-FICTION
Chapitre I
Un corps mort sur Charon, deuxième lune de Pluton
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Si on imagine plus facilement la fin du monde que la fin de la domination de l’homme par l’homme, ses dérives ogresses ont finalement déclenché l’apocalypse sur Terre. Mais contre toute attente, s’ensuivit une Grande Réinitialisation Somatique où tous les êtres humains se réveillèrent immortels, échappant définitivement au chantage à la vie exercé par les anciens maîtres.
En l’absence de police criminelle désormais inutile, Le Doc, un des rares spécialistes intergalactiques des cultures populaires et notamment de la littérature policière d’avant l’ère posthistorique, reçoit un message abracadabrantesque du Service des Anomalies Sociales : on aurait découvert sur Charon, deuxième lune de Pluton, un corps mort, ce qui est impossible ou remettrait en cause le nouvel équilibre démocratique de l’Univers.
« Éléments de l’antisémitisme » : Marx, Adorno et Horkheimer
L’impensé de Marx sur l’apport de la religion juive à la création collective de l’esprit dans une culture universaliste. Et la réponse que lui apportent T.W. Adorno et Max Horkheimer en rouvrant la boite de pandore des paradigmes religieux.
Art authentique vs industrie culturelle – une dialectique de résistance sociale
T. W. Adorno n’a de cesse de rappeler que le concept d’art authentique est maladroit dans sa formulation et qu’il recouvre d’abord une valence négative, un poids critique sur les industries culturelles.
La question Eisenstein chez T.W. Adorno et Hans Eisler
Une difficulté en cachant toujours une autre et l’analyse étant interminable comme aimait à le rappeler Freud, il faut revenir à la critique d’Adorno et Eisler vis-à-vis d’Eisenstein.
Lisibilité filmique et industrie cinématographique
La lisibilité d’un film participe dans l’industrie culturelle cinématographique et notamment hollywoodienne à dissiper l’angoisse commerciale qui taraude tout producteur. Est-ce que les informations verbales, gestuelles, scénographiques, sonores seront bien compréhensibles pour le spectateur ? Lui communiqueront-elles les émotions que ce spectateur est venu chercher en achetant son billet ? La notion de langage est ancrée au cœur d’une certaine sémiotique appliquée et même du débat général sur l’industrie cinématographique
« Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain » – réconcilier art et industrie ?
La forme esthétique est du contenu [social] sédimenté. Examiner la tension entre la sphère esthétique et la sphère sociale sans réduction à la sphère politique. Il y a un moment esthétique relativement autonome comme il y a un moment théorique relativement autonome, un moment politique… La tension est d’abord théorique, musicale ou cinématographique. Le raccord au social ou au politique existe par un jeu de médiations d’une sphère à l’autre. Et c’est ce qui est expérimenté sur l’exemple du film, « Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain », un produit culturel parapublicitaire à prétention artistique.
La question du jazz dans l’esthétique d’Adorno : un obstacle à sa réception en France
À propos du jazz, et de la théorie critique des industries culturelles, pour comprendre T.W. Adorno, il faut s’immerger dans sa logique, dans les enjeux de sa pensée, bref dans sa problématique et non pas pointer ça et là des contradictions forcément présentes chez un auteur qui refusait l’esprit de système (philosophique) au profit de L’Esprit de l’utopie (titre de l’ouvrage d’un de ses maîtres à penser : Ernst Bloch). Se rappeler aussi que c’est un polémiste (Minima Moralia), et pas seulement un théoricien.
Hollywood Story, autobiographie de Frank Capra – le système des studios (1929-1950)
Frank Capra, né en 1897 à Palerme, Sicile, Italie, mort en 1991 à Los Angeles aux États-Unis, est l’incarnation des plus belles années de la comédie hollywoodienne. De ses quarante années de carrière, il donne au cinéma les films les plus représentatifs de son art. En 1976 paraît en France la traduction de son autobiographie Hollywood Story. Mais quoi de plus suspect qu’une autobiographie ? D’autant qu’elle se double d’un soupçon quant à la thèse avancée par Frank Capra : j’ai été un précurseur du cinéma d’auteur au sein des grands studios hollywoodiens [1920 — 1950]. Pourquoi ne pas accepter de le suivre dans sa description dont le mérite incontestable, au-delà des anecdotes de service, réside dans une topologie assez complète des différentes sphères de l’industrie cinématographique américaine de l’époque ?
Cet article inclut des rires en boîte à la demande (RAD). Pourquoi les sitcoms devraient avoir le privilège de cette avancée technologique considérable dans l’instrumentalisation de la réception des produits culturels médiatiques ? Rire n’est plus l’irruption du hoquet d’Aristophane au Banquet des pseudo- philosophes, des faux sérieux et des vrais marionnettes médiatiques, il devient une injonction paradoxale d’évitement sur tous les écrans d’une réalité sociale en crise. Cet article apporte donc sa contribution à l’accompagnement industrialisé d’une recherche universitaire résolument plus fun.
Hollywood : « la machine à fabriquer des saucisses » (Erich von Stroheim)
La fortune de la formule d’Erich von Stroheim : Hollywood, « la machine à fabriquer des saucisses », virulente contre le cinéma américain, le doit beaucoup en France après la deuxième guerre mondiale à l’opposition idéologique — de gauche et essentiellement communiste — entre un Hollywood réduit à une conception monolithique, purement mercantile et les supposées réussites de l’URSS et des démocraties « populaires » en termes de cinéma éducatif et de ciné-clubs. Dans son dernier article, Marc Hiver revisite le film Greed (Les Rapaces), un des films martyrs de l’histoire du cinéma américain, avec en toile de fond la question : le cinéma peut-il être un art ?
Crise de la rationalité : généalogie de la Kulturindustrie
« Je ne pourrais croire qu’à un Dieu qui saurait danser. » Nietzsche, « Lire et écrire » in Ainsi parlait Zarathoustra, p. 58.
Au moment où des théories complotistes redoublent en intensité sur la Toile dans le sillage des événements récents, je reviens sur la généalogie du concept de la Kulturindustrie chez Adorno et Horkheimer, en tissant des liens entre les chapitres disparates de leur livre classique, Dialectique de la Raison. Nietzche, pour qui la mort du Dieu chrétien serait le marqueur d’une crise de la rationalité, est une référence incontournable pour les deux philosophes francfortiens. J’en conclus que la crise épistémologique de la rationalité doit être analysée du point de vue de la Raison, pas sous la forme d’une pensée irrationnelle, et a fortiori, pas celle des sophistes qui sévissent actuellement sur la Toile.
Pulsations idéologiques : le cadre rythmique du meilleur des mondes capitaliste
The Man-Machine ou Die Mensch-Maschine est un album du groupe Kraftwerk sorti le 13 mai 1978.
L’hégémonisme des industriels de la culture musicale et du disque voudrait nous faire prendre ces pulsations idéologiques, non pour ce qu’elles sont : des valeurs idéologiques, mais pour des scansions naturelles de l’art. Or, ne faut-il voir dans ces rythmiques esthétiques et sociales qu’une naturalisation industrialisée ?
Entertainment : instrumentalisation esthétique de la réception
Texte réactualisé en juillet 2014 à partir de la conférence invitée dans le cadre du colloque international : Mutations des industries de la culture, de l’information et de la communication, organisé par la MSH (Maison des sciences de l’homme) Paris Nord.
La bande son – et notamment la musique – dans les industrie de l’entertainment participe à la prévention des risques commerciaux encourus par les producteurs et les distributeurs en instrumentalisant la réception des images. Dans une double logique économique et esthétique, la musique accompagne non seulement les images mais elle accompagne surtout le spectateur, l’enfermant dans le cadre d’un langage et non pas d’un art, essayant de contrôler les codes et les signes.
Tout a commencé dans un pavillon de Détroit avec au rez-de-chaussée une devanture à l’enseigne Hitsville USA et au sous-sol le fameux studio d’enregistrement.
Comment le jazz « authentique » a donné naissance à un jazz « populaire » (notamment par la médiation du rhythm and blues) puis à une variété jazzy et au rock and roll, bref, à la nouvelle musique populaire américaine ? Et cette musique s’étant exportée, devenant celle de l’américanisation, comment le jazz « populaire » est-il devenu la bande-son de nos sociétés industrielles ? Poser ces questions n’est pas sans intérêt musical, psychologique, sociologique, politique et pas seulement économique dans notre champ interdisciplinaire des industries culturelles.
S’il est un lieu commun théorique bien ancré, c’est celui de la distinction fond/forme. Le remettre en cause implique une prise en compte de la dimension esthétique qui ne réduise pas le travail de la forme à une mise en forme, une sorte d’in-formation. Étudier l’articulation entre dimension esthétique et dimension sociologique dans une œuvre artistique – par rapport aux logiques et enjeux des produits culturels – revient à s’interroger sur la circulation d’objets énigmatiques bouleversant le modèle simpliste d’une communication créative à message – de type publicitaire – ou à thèse .
Monument Adorno, Place Theodor Wiesengrund Adorno à Francfort-sur-le-Main, Allemagne (comprenant le bureau d’Adorno, sa chaise, sa lampe, son tapis, son métronome et autres objets de sa pièce de travail) : photo dontworry, 2007
Si les études sur la personnalité autoritaire se sont inspirées de la structure masochiste développée par la propagande fasciste, elles ont peu à peu été appliquées à un contexte apparemment beaucoup moins dramatique, mais pour T.W. Adorno tout aussi insidieux : l’industrialisation et la marchandisation de la culture au cœur-même de nos démocraties révélant leur côté obscur, démagogique. Tenter de contrôler de l’intérieur le bon plaisir, l’imaginaire, la part de rêve et d’utopie du consommateur de biens culturels, est un enjeu idéologique qui traverse les sphères esthétique, sociale et politique.
Interroger l’analogie entre le mouvement de l’image et le mouvement en musique revient à opérer la critique d’une évidence du sens commun cinéphilique et des pratiques musicales de l’industrie culturelle cinématographique. Inverser le rapport du son (surtout de la musique) et de l’image dans une sorte de renversement copernicien, impliquant que c’est l’image qui tournerait autour du son et pas l’inverse, remettrait in fine en cause le dogme toujours en vigueur d’un « monde des images ».
Les cultures numériques au risque de la théorie critique des industries culturelles
Cet article a été écrit d’après une conférence donnée aux Journées « Institutions culturelles et médiations numériques » coorganisées par la BnF (Bibliothèque nationale de France) et les universités Paris Ouest Nanterre La Défense et Paris 8 Vincennes-Saint-Denis
Quel bénéfice peut-on escompter d’une approche des cultures dites numériques au travers du filtre des industries culturelles ? Comment le champ interdisciplinaire de recherche sur les industries culturelles, par son invite au retour à une analyse critique plus radicale de l’industrialisation et de la marchandisation de la culture, pourrait-il nous donner des clefs pour comprendre et analyser les nouvelles pratiques numériques et les nouveaux dispositifs d’accès à l’information ?
Les Trous dans l’image et la question de l’aveuglement
Ce texte et son titre m’ont été inspirés par un manque, donc comme une contribution possible au Collège iconique de l’Inathèque de France (INA – Institut National de l’Audiovisuel). Si je n’avais pas traité ce sujet, je crois que je serais intervenu sur le son, ce que j’ai fait plus tard dans mon livre Adorno et les industries culturelles – communication, musique et cinéma.
Les nouvelles images prétendent tout montrer dans le cadre idéologique d’un pseudo-monde des images. Or les trous et l’aveuglement y sont pourtant aussi indissociables car on ne peut abstraire l’image du regard porté sur elle par les auteurs ou les spectateurs. Mais parler de ce rapport en ces termes implique un goût du paradoxe et d’une dialectique négative.
Paris, INHA (Institut National d’Histoire de l’Art), salle W. Benjamin, le 11 décembre 2014. Journée d’études internationale organisée par Anne-Violaine Houcke et Alain Kleinberger (Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense, équipe HAR – Histoire des Arts et des Représentations). La journée est soutenue par le Labex Les Passés dans le Présent (https://www.passes-present.eu/fr/les-projets-de-recherche/prefiguration/antiquite-20#.VJVCYdB0MGB)
Extrait du diaporama d’accompagnement/4 Photos de Fabien Boully sur Twitter
On annonce un remake de Ben-Hur en 2016. En Décembre 2014 sort Exodus, Gods and Kings de Ridley Scott, une sorte de remake des Dix Commandements. Quatorze ans après la sortie de Gladiator, est-ce le retour du péplum biblique ?
La lecture de T.W. Adorno nous invite au retour à une analyse critique plus radicale de l’industrialisation et de la marchandisation de la culture. Mais elle nous donne aussi des clefs pour comprendre et analyser les productions médiatiques et culturelles d’aujourd’hui.; ainsi, cette thèse toujours éclairante : la forme esthétique est du contenu [social] sédimenté. Dans un autre registre, plus particulier, opérant une sorte de renversement copernicien, Adorno nous suggère aussi de repenser les rapports du son et de l’image, de bousculer le dogme toujours en vigueur d’un monde des images.
Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui s’intéressent ou participent à ce champ interdisciplinaire des industries culturelles et qui réfléchissent à la culture populaire industrialisée.
Textes de Perec, Eco et Borges lus par Alain Cuny.
Conception-réalisation-montage : Marc Hiver.
Sujet : Montrer les coulisses d’une grande bibliothèque universitaire, son importance pour la recherche et l’intégration des nouvelles technologies d’information et de communication.
« La notion de bibliothèque est fondée sur un malentendu, à savoir qu’on irait à la bibliothèque pour chercher un livre dont on connaît le titre. C’est vrai que cela arrive souvent, mais la fonction essentielle de la bibliothèque, de la mienne et de celle des amis à qui je rends visite, c’est de découvrir des livres dont on ne soupçonnait pas l’existence et dont on découvre qu’ils sont pour nous de la plus grande importance. »
Umberto ECO, De Bibliotheca, Caen, L’Échoppe (traduction française Éliane Deschamps-Pria), 1986, p. 22.